Lors du dernier conseil municipal d’Aix-en-Provence en date du 1 février 2019, il était question de convention liant la ville, les associations et plusieurs structures accueillant des jeunes (ALSH).
Josiane Solary, Elue du rassemblement National (Ex. FN) a tenu des propos diffamatoires publiques contre l’ATMF d’Aix en Provence, l’accusant ainsi de pratiquer le communautarisme allant jusqu’à dire « ils feraient mieux d’apprendre nos us et coutumes ! ».
Nous, réseau ATMF « l’ATMF est une association démocratique, progressiste, laïque et indépendante de tous pouvoirs» tenons à exprimer notre indignation face à ces attaques permanentes à l’encontre de l’une de nos plus anciennes associations membre (37 ans d’existence) par l’élue de l’extrême droite !
Nous affirmons notre totale solidarité à nos ami(e)s de l’ATMF d’Aix-en-Provence.
Ces propos tenus, stigmatisent toute une population à travers notre association et portent atteinte à notre dignité.
Josiane Solary évoque des articles de nos statuts « défendre les intérêts matériels et moraux des maghrébins » en occultant la suite :
L’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du citoyen garantit la liberté d’opinion et d’expression qui sont des droits fondamentaux et ne peuvent être limités que si leur manifestation trouble l’ordre public ou constitue l’un des abus prévus par la loi.
Madame Solari ferait mieux de se référer à l’histoire de l’ATMF dont nous sommes fiers. Nous lui rappelons que l’ATMF puise ses racines dans les mouvements syndicaux, elle a toujours lutté pour l’égalité des droits et le droit à l’égalité pour combattre toutes les exactions et les entraves aux droits subis par les maghrébins en particulier et les immigrés en général. Cette main d’œuvre corvéable que la France a fait venir souvent dans des conditions lamentables a participé à l’essor de l’économie, la construction des routes et des infrastructures de la France.
Alors que ces mêmes maghrébins ne pouvaient circuler librement et étaient victimes de racisme et de xénophobie. Pour ne citer que Brahim Bouaaram, jeune marocain jeté dans la Seine à Paris par un groupuscule du front national et la liste est longue.
Nous n’avons pas à justifier notre parcours militant pour des causes nobles, des engagements en parfait accord avec nos valeurs universelles contrairement à certains qui bafouent ces mêmes valeurs et dénigrent le travail des associations comme les notre qui œuvrent dans le champ de l’éducation populaire pour pallier aux manquements des services publics.
Le CA National de l’ATMF
Paris, le samedi 16 février 2019
Les associations membres
Aujourd’hui, l’ATMF national regroupe dix-huit associations membres. Ces membres se répartissent sur l’ensemble du territoire français (Paris et Ile-de-France, Aix-en-Provence, Dijon, Strasbourg, Reims, Rennes, Nancy, Nantes, Montpellier, Saint-Avold, Dechy, Bagneux, Villeurbanne…) et défendent ses valeurs à travers leurs actions.
Contre la violence de l'extrême-droite...
Compte rendu de la formation « Combattre les discriminations » organisé par le Réseau ATMF –
Du 28 au 30 juin 2017 au Pollux ATMF Aix en Provence
Organisme : IFAR (Intervention-Formation-Action-Recherche)
Intervenant : M. Ahmed Benyachi
Nombre de participants(es) : 6 jeunes de l’ATMF d’Argenteuil - 7 jeunes et 6 adultes (salariés et bénévoles) de l’ATMF Aix en Provence.
Support : film documentaire
Qualités et compétences du formateur : écoute, disponibilité, motivé, souci de respecter le programme, le contenu et les objectifs.
Le groupe de participants(es) : intéressé, dynamique, bonne entente.
Le formateur a débuté son intervention par un rappel historique de la discrimination en relatant les différentes phases de l’histoire (début XXème siècle) qui a donné racine à ce fait social.
Qu’est-ce que la discrimination ? quelles sont les différentes formes et situations de discriminations ? Les critères ? les lois/voie pénale/voie civile ?
Beaucoup d’échanges enrichissants autour des formes de discrimination : discrimination directe, indirecte, systémique. Savoir les différentier, les identifier et y faire face.
Les critères sont nombreux (Source : Défenseur de droits) dont voici quelques-uns : L'âge- L'apparence physique - L'appartenance réelle ou supposée à une ethnie - Le sexe - L'appartenance à une religion déterminée- L'état de santé- L'orientation sexuelle- La
grossesse -Les activités syndicales -L'origine - Le lieu de résidence- la capacité de s’exprimer dans une langue autre que le Français.
Ces critères et d’autres sont interdits par la loi et encadrent la lutte contre les discriminations.
Le formateur a privilégié l’interview des participants(es), leur donnant l’occasion de bien maitriser le concept de discrimination, les définitions précises. Il leur a été demandé d’exprimer leur propre expérience, leur vécu…
C’est une démarche pédagogique participative et ouverte qui a mis les participants(es) dans un état de confiance. Le formateur a veillé à la prise de parole de chacun dans le respect, l’écoute et la compréhension mutuelle.
Des conseils pratiques ont été donnés aux jeunes : la violence n’éradique pas l’acte discriminatoire. Il faut plutôt résister, lutter et rester soi-même. Ne rien faire serait accepter et légitimer cet acte prohibé. Lutter contre c’est affirmer l’accès à la citoyenneté à part entière.
L’intervention a été appuyée par la projection de deux scénettes et du film documentaire de Yamina Benguigui » le plafond de verre » film de 2005 mais toujours d’actualités. Il démontre les jeunes issus de la deuxième génération des immigrés, qui, en dépit de leurs efforts multiples se heurteront au plafond de verre, aux aspects invisibles des pratiques sociales (préjugés racistes, les idées reçues, les clichés, les stéréotypes…)
Les participants(es) ont exprimé à la fin de la dernière séance leur satisfaction. Ils ont montré leur aptitude et capacité à prendre conscience du concept de discrimination. Ils sont partis en se posant beaucoup d’autres questions…
La formation était pertinente et s’est déroulée dans une ambiance de convivialité.
Des fiches ont été distribuées aux participants(es) :
Fiches individuelles de renseignements, d’autorisation à l’image et d’évaluation
Association des Travailleurs Maghrébins de France 10 rue Affre. 75018. Paris Tel/Fax : 01 42 55 91 82 national@atmf.org / www.atmf.org
1ER Mai 2017 : Rassemblement à la mémoire de Brahim Bouarram et de toutes les victimes de crimes racistes.
On diabolise l’immigré, l’arabe, le noir, le rrom, le réfugié, les quartiers populaires. On dédiabolise le FN.
Aujourd’hui, comme les années passées, nous sommes rassemblés ici pour dire notre condamnation du racisme qui a tué Brahim BOUARRAM le 1er mai 1995 ici, ce racisme qui avait tué Ali IBRAHIM à Marseille, ce racisme qui a tué avant, comme en octobre 1961, et qui n’a jamais cessé de tuer. Ce racisme, maladie de notre société n’a cessé de se nourrir, de se développer. Maladie qui a lepénisé les esprits et les politiques depuis les années 80.
Aujourd’hui, qu’est ce qui s’est passé pour qu’on se trouve avec un FN encore pour la 2eme fois qualifié pour le second tour de ces élections présidentielles ? Comment en 1981, Lepen n’arrivait pas à se présenter aux élections présidentielles faute de parrainages et aujourd’hui il est à la porte du pouvoir pour diriger la république française ? Oui, 36ans après, la lepénisation des esprits a fait du chemin avec la complicité de différents dirigeants politiques qui n’ont cessé de loucher vers l’idéologie essentialiste et raciste, en sus de leurs politiques antisociales et pro patronales. Ainsi en 1983, jean pierre stirbois avec son slogan « halte à l’immigration » devient maire adjoint de la ville de Dreux suite à une alliance avec le RPR. A noter que dans les grèves de l’automobile en 1982/1983, des anti grévistes à la solde des patrons ont crié « les arabes dans le four, les noirs dans la seine », on a entendu aussi Gaston Deferre, ministre de l’intérieur sous François Mitterrand, qualifier ces grèves de : « grèves saintes, d’intégristes, de musulmans, de chiites ». En 1986, 35 députés FN entrent à l’assemblée nationale, et voilà la parole raciste encore plus banalisée et légitimée au sein des institutions de la république. En 1995, année de l’assassinat de Brahim Bouarram, le FN gagne les villes d’orange, Marignane, Vitrolles après Dreux.
La banalisation de la parole raciste continue de faire partie de tous ces moyens qui sont bons pour calomnier les musulmans et capter l’électorat du FN, c’était notamment avec Nicolas Sarkozy et son parti sur l’identité nationale et tous les débats qui ont suivi et qui ont participé à cette lepénisation des esprits. Cette lepénisation a continué avec Valls qui évoque la question de la civilisation, et ose affirmer que la France mène une guerre de civilisation. Et on continue d’assister de plus en plus à des discours d’hommes politiques qui conduisent à ce que la population musulmane devient un ennemi de l’intérieur, notamment après les attaques de Charlie hebdo, de l’hyper casher et du bataclan. Et on assiste ainsi, petit à petit, à la construction d’une autre manière de stigmatisation et de banalisation de la parole raciste dans l’évocation du problème musulman à la place du problème de l’immigration. En 2014, le FN et ses idées racistes est à la tête de 14 villes françaises dont Hénin Beaumont, et en 2015, voilà le FN qui est à plus de 27 pour cent dans les régionales soit 6 millions de voix alors qu’on était à 3,5 millions de voix en 2004. Dans cette montée des idées fascistes, la dédiabolisation a joué tout son rôle, et là-dessus on doit et on a le devoir de relever aussi la complicité de certains médias, car lorsque jean marie lepen n’apparaissait dans les médias que 200 fois par an, Marine lepen c’est 1000 fois par an, et nous ne parlons pas des statistiques de ces premiers mois de 2017. C’est dire à quel point la dédiabolisation est en marche et à quoi elle nous conduit aujourd’hui. C’est dire aussi, et surtout rappeler que quand on a tenu des discours associant les juifs à la finance mondiale au début du 20éme siècle, on a vu la suite. C’est dire donc, que continuer à tenir des discours associant les arabes, les noirs et les rroms à la paresse, au vol et à la fraude aux allocations, continuer à associer les musulmans à la violence et au terrorisme, nous ne pouvons qu’assister à voir à la porte du pouvoir un parti fasciste et xénophobe, comme c’est le cas aujourd’hui. Cher e ami e s, cher e s camarades, mesdames, messieurs, le racisme qui a tué Brahim Bouarram un 1er mai 1995 a bien progressé. Cette maladie des esprits gangrène nos rapports sociaux et notre regard sur la société.
La réussite de la marche du 19 mars 2017 contre le racisme et les violences policières fait partie de ces combats pour contrer et faire face au racisme pour le faire reculer. Aujourd’hui, nous disons, nous crions halte aux discours racistes et leur banalisation Aujourd’hui, nous disons halte au racisme, à la xénophobie, à l’islamophobie, à l’antisémitisme. Halte aux discriminations des jeunes dans les quartiers populaires. Halte aux discriminations qui ont pour victimes les vieux migrants dans les foyers. Halte à la politique de fermeture des frontières, et ses milliers de morts en méditerranée Halte à la répression et à l’exploitation des sans papiers.
En ce jour de d’hommage et de lutte contre le racisme, nous saluons d’ici Paris, le combat de 1500 prisonniers politiques palestiniens qui sont en grève de la faim depuis le 17 avril pour l’amélioration de leurs conditions de détention, et à travers eux nous saluons la lutte du peuple palestinien.
Cher e s ami e s et camarades, nous avons eu raison, tous, de continuer et de maintenir cette commémoration depuis 22 ans. Il faut donc continuer de lutter et rester vigilants pour ne plus voir le FN et son idéologie raciste dans les seconds tours.
Merci
L’ATMF.
Paris, le 1er Mai 2017.